PATRIMOINE


Château de Fontréal

Font-Réal est un fief de la paroisse de Saint Jean Chambre qui appartenait à une famille noble nommée D’Eygu. Antoine et François d’Eygu sont en 1536 sur le rolle de l’arrière ban et l’un deux  fut  sans doute fut le père le père de Noble Claude d’Eygu qui épousa Dlle Alix de Cheylus

En 1552, noble Claude d’Eygu, sgr de Font-Réal  dotta une Louise Bernard qui épousa Pierre  Allier de St Julien la Brousse et dans ce contrat de mariage, on voit que cette Louise Bernard était bâtarde de noble Benoit Bernard, sgr de Font-Réal  et cousine de noble Claude D’Eygu, sgr dud. lieu de Font-Réal à qui elle remis au moyen de la constitution de dot, tous les droits, qu’elle pouvait avoir sur les biens dud. noble Benoit Bernard, son père L’acte passé au château de Font-Réal ( mariage)

Ce Benoit Bernard, qualifié noble et écuyer, était oncle de Claude d’Eygu, qui par son testament ordonnait  que son dit oncle fut nourri et entretenu sa vie durant par son héritier sousnommé Simon Arnaud.Ainsi il est à présumer que Benoit Bernard était frère de la mère de Claude d’Eygu

Claude d’Eygu mourut en 1566 et deux jours avant sa mort, il fit un testament, par lequel il instituait son héritier, Simon Arnaud, son neveu, sans parler des enfants qu’il pouvait laisser.

Mais le lendemain, 6 avril 1566, il rectifia son testament par un codicille et institua héritier, le fils ou la fille posthume dont Alix pouvait être enceinte, et à ce posthume héritier, il subsistutait Simon Arnaud, son neveu au cas que ce posthume mourut en pupillarité ou sans faire de testament

Claude d’Eygu, mourut d’abord après ce codicille et cinq mois après sa mort, Alix de Cheylus accoucha d’un fils nommé Louis d’Eygu, qui succéda à Louis d’Eygu et eut pour tuteur , Louis de Valsèche, chevalier de l’Ordre du Roi, sgr de la Tourette, oncle d’Alix de Cheylus

Le tuteur fit par autorité de justice affermer pour six ans, la chevauché noble de Font-Réal, appartenant aud.  pupille elle fut affermée pour le prix de 840 H à Gaspard Dupré, écuyer, habitant de St Fortunat, qui furent délégués  en 1577 à noble Nicolas Dusolier lors époux et maitre des biens dotaux d’Alyx de Cheylus.

Louis d’Eygu qui était né en 1566, hors de tutelle en 1588, et sgr de Font-Réal, vendit les fruits et usufruits du lieu de Font-Réal à noble François de Barjac

Il devait aussi au sieur de Pierre Gourde, comme il a été observé à l’article Barjac, à Deloche aubergiste de Tain et avoir d’autres dettes qui marquent assez de disposition à manger son bien.

Sa mort le prévint et il ne vivait plus en 1590. Alix de Cheylus, sa mère, en faveur de laquelle vraisemblablement il avait testé, était lors épouse de noble Nicolas Dusolier, sauva à son fils et se remit en possession et jouissance de ses biens, mais ce ne fut point sans trouble.

Arnaud neveu de Claude d’Eygu appelé à la succession la disputa et Alix de Cheylus, fut obligée de soutenir un procès à ce sujet.

Un Pierre Ollier, qui avait épousé  une fille naturelle de Font-Réal, fit faire une autre saisie à Font-Réal en 1598 et fit vendre une partie des fonds pour être payé à ce qu’il avait prêté  à Louis d’Eygu.

D’autres créanciers firent vendre d’autres fonds et enfin, Alix de Cheylus et Nicolas Dusolier, son mari,  aux diverses dettes de l’hoirie, et de la disposition qu’ils avaient d’ailleurs aménagé  leur bien , furent obligés d’abandonner cette hoirie aux créanciers comme nous l’avons observé plus particulièrement à l’article Dusolier

 

                                                                                                                      Abbé Darnaud

 

Le site est romantique et n'aurait pas eu d'histoire si une bande de Camisards n'avait été arrêtée en cet endroit par les dragons du roi et anéantie après un rude combat, le 19 juillet 1709.

La maison forte avait trois tours. Il n'y en a plus que deux dont une seule est ancienne, celle qui est derrière la maison et qui sert maintenant de pigeonnier.

La tour située devant la maison aurait été détruite en même temps que le château de Rochemure, sur l'ordre de Richelieu (vers 1630).

Les bâtiments actuels sont relativement récents. En 1748, Fontréal est « un vieux château » à deux tours avec d'autres bâtiments, le tout en bien mauvais état.

La date de la construction initiale nous est inconnue. Nous lisons dans  Jean Régné – ‘Histoire du Vivarais, (T.11.p.2 90) : « En 1358, Jean, fils du Roi, ( il s'agit de jean le Bon qui était déjà roi de France depuis 1350 ) accorde aux communes suivantes le privilège d'exemption de toute imposition... Fontréal ».. * et également dans le même ouvrage, (T.Ilp.261) : « Un acte du 16 août 1368, mentionne le clerc royal Jean d'Ouvèze, comme lieutenant général du bailli du Vivarais, Dominique de Vinay. Ce dernier appartenait à l'entourage des Poitiers. Valentinois.

En 1360, le comte lui avait inféodé la « maison, ou fort de Fontréal, près de Chalencon, et terres environnantes, sous la réserve que, si Vinay venait à mourir sans postérité, le fief ferait retour au suzerain ». Le 3 septembre 1371, Aymar VI de Poitiers supprime cette clause restrictive.

En 1375, le comte de Valentinois fournit au roi de France, Charles V, la nomenclature complète des terres et châteaux que la famille de Poitiers possédait en Vivarais.

Le comte y déclarait tenir du roi en fief franc et noble, les arrière‑fiefs parmi lesquels nous trouvons le château de FontréalCes terres et châteaux composaient la baronnie de Chalencon.

Après la mort de Louis II de Poitiers (1419), la baronnie passe en diverses mains (au duc de Savoie jusqu'en 1446), au dauphin de France (1446‑1448), puis, au roi de France.

En 1454, Charles de Poitiers St‑Vallier est remis en possession du comté de Valentinois.

Fontréal suit le sort des autres châteaux de la baronnie. Plusieurs seigneurs s'y succèdent : En 1445, Jean de Bernard, seigneur de Fontréal, 1488‑144. On trouve ensuite Jean de Bernard et René de Berhnrd.

Quand Diane de Poitiers devient duchesse de Valentinois, ses vassaux lui rendent hommage en 1551. Cette même année 1551, Benoît Bernard, seigneur de Fontréal, donne sa seigneurie à son neveu, noble Claude Daygon qui y habite.

C'est ce dernier qui rend hommage pour Fontréal, à Diane de Poitiers.

Il est peu probable que la duchesse de Valentinois soit souvent venue à Fontréal.

Elle n'y est probablement jamais venue, malgré la légende qui présente Fontréal comme un ancien rendez ­vous de chasse de Diane. A sa mort, en 1566, la baronnie de Chalencon, divisée entre ses deux filles, Chalencon avec Fontréal est compris dans la part de Louise de Brézé, épouse de Charles de Lorraine, duc d'Aumale.

Sa soeur, Françoise de Brézé, épouse de Robert de la Mark, duc de Bouillon, hérite de la baronnie de Privas.

Elle la vend en mai 1599 à Jacques de Chambaud.

Ce même Jacques de Chambaud (ou sa fille, Paule) dut acheter Fontréal à Louise de Brézé, car nous voyons désormais cette seigneurie dépendre de la baronnie de Privas.

 

En 1609, René de la Tour Gouvernet premier mari de Paule de Chambaud, cède Fontréal et Salées à Jacques de Brion et reçoit en échange de ce dernier des biens qu'il possédait dans la vallée de l'Ouvèze.

Mais, en 1629, Privas et ses faubourgs sont incendiés. « La dame de Gouvernet (Paule de Chambaud), veuve, ne retirant rien de ses biens incendiés, faisait résilier l'échange par sentence de 1636 à Toulouse et sans indemnités, ni pour les dégradations d'Ouvèze, ni pour les améliorations à Fontréal, (après procès, arrêt confirmé, mais les héritiers de Paule de Chambaud doivent faire réédifier les moulins d'Ouvèze) (Êlie Reygnier. Histoire du Vivarais ‑ T.Ill.p.163).

En 1645, Pierre Bouveyron est fermier de Fontréal pour trois ans, à 830 livres par an (T.II.p.171).

En 1676, Fontréal fait l'objet d'une saisie par le seigneur de Beauverger, par autorité du Parlement de Toulouse, pour remboursement de dettes faites par le seigneur de Privas.

En 1748, César de Fay Gerlande, seigneur de Privas baille à locaterie perpétuelle à Pierre Antoine Bouveron, le domaine noble de Fontréal (en bien mauvais état, avec justice, bestiaux et terres à Seigneboure (St‑jean‑Chambre), Chazal (ruine de maison),terre et pré au lieu de Bard (environ 800 mètres au sud de Fontréal), appelé Pré du Bourg.

Le tout baillé sans aucune réserve sous la pension annuelle et perpétuelle de 1.000 livres payées en une fois à Privas à chaque fête de Noël, plus les tailles et censives de ce qui est rural.

Si Bouveron (ou Boveron) laisse passer trois ans sans payer, le seigneur pourra reprendre derechef les dites propriétés. Fait à Privas en l'Hôtel du seigneur. Barruel et Tourrasse, notaire (Elie Reynier,.Hist. de Privas, T.Il.p.171).

En 1772, le bail et la pension à payer passent à Etienne Chabanette, ménager à Fayolle (St‑Jean‑Chambre), 300 mètres environ au sud-­est de Fontréal (même source que ci‑dessus).

En 1774, moyennant 2.000 livres que le nommé Marze devra payer à FabriasFay de la Tour Maubourg (qui sera le dernier seigneur de Privas et émigrera), cède au susdit Jean Marze, la rente de 940 livres que lui paye Chabanette (cité dans un acte du 30 messidor, an VI (18 juillet 1798).

Ce dernier finira par acquérir le domaine, demeuré depuis dans sa famille.

 

 

(Elie Reynier Hist. du Vivarais ‑ T.Il.p. 17 1) 


grimaudier

Maison natal de Boissy d'Anglas

Biographie

Né le 8décembre 1756 à Saint-Jean-Chambre (Ardèche) Décédé le 20 octobre1826 à Paris.

Pair de France, Comte de l'Empire, Grand officier de la légion d'honneur

Fils d'un médecin protestant de l'Ardèche, Boissy d'Anglas étudia le droit et s'installa à Paris où il fut avocat au Parlement. Il acheta l'office de maître d'hôtel de Monsieur, comte de Provence, le futur Louis XVIII. Il se fit connaître par sa critique de l'absolutisme et son combat en faveur des protestants.

Durant la Révolution

Élu député du tiers état de la sénéchaussée d'Annonay aux États généraux de 1789, il se montra partisan des principales réformes en faveur des libertés dont la liberté de culte pour les protestants, et sa défense des hommes libres de couleur1. Après la clôture de l'Assemblée constituante en septembre 1791, il fut élu peu après procureur général de l'Ardèche. Réélu à la Convention par le département de l'Ardèche en septembre 1792, il se signala par la modération de ses opinions, la multiplicité de ses travaux. Avec une partie des Girondins, il vota pour l'appel au peuple, le bannissement de Louis XVI et le sursis (20 janvier 1793) puis en avril pour la mise en accusation de Marat2.

Se tenant à l'écart des débats entre Montagnards et Girondins, mais proche de bon nombre de Girondins, il échappa à l'arrestation de ces derniers (2 juin 1793) et fit partie du groupe de la Plaine. Après le 9 thermidor an II, il devint le chef des modérés. Élu membre du Comité de salut public le 25 frimaire an III, il fut chargé du ravitaillement de Paris. Son intransigeance lui valut le surnom de « Boissy-Famine ». Promoteur du décret du 3 ventôse, instituant la séparation des Églises et de l'État et la liberté des cultes, il est présent à la Convention lors des soulèvements populaires des 12 germinal et 1er prairial an III. Le peuple des faubourgs insurgés, ayant envahi la salle des séances, voulut forcer la Convention à établir la Constitution de 17933 ; on menaça le président Théodore Vernier et Boissy d'Anglas, et pour les effrayer, on plaça devant eux la tête du représentant Jean Bertrand Féraud, qui venait d'être assassiné sous leurs yeux. L'événement est relaté par Louvet dans une correspondance adressée à Mathieu-Guillaume-Thérèse Villenave du 5 prairial an III (24 mai 1795), quatre jours après les faits (Lettre à Mathieu-Guillaume-Thérèse Villenave). Boissy d'Anglas salua alors la tête de son collègue ; puis il se rassit, impassible jusqu'à l'intervention des sections royalistes de la Garde nationale. Il contribua par ailleurs à la rédaction de la Constitution de l'an III. Il devint alors le symbole vivant « du pays gouverné par les propriétaires »4.

Sous le Directoire

Élu en septembre 1795 au Conseil des Cinq-Cents, il se rapprocha du club royaliste de la rue de Clichy et devint le chef de file de la droite. Lors du coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), il est décrété hors-la-loi et exilé à l'île d'Oléron. Il parvint néanmoins à échapper à l'arrestation et à rejoindre l'Angleterre.

Rentré en France après le coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) et profitant de l'amnistie, il se rallia à Bonaparte. Le 25 mars 1801 (4 germinal an IX), il fut nommé au Tribunat, qu'il présida, puis au Sénat conservateur le 18 février 1804 (28 pluviôse an XII) et retrouva son siège à l'Institut. Napoléon le fit comte d'Empire le 26 avril 1808. En 1814, il fut chargé d'organiser la défense des départements de l'Ouest et se rallia, après la première abdication de l'Empereur, à Louis XVIII puis aux Cent-Jours et à nouveau à Louis XVIII après Waterloo. Il fut nommé Pair de France en août 1815. Il eut un rôle pacificateur lors de la Terreur blanche de 1815 et défendit la liberté des huguenots vis-à-vis des manifestations catholiques.

Il fut vice-président de la Société biblique et membre de 1803 à 1826 du Consistoire de l'Église réformée de France.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (35e division). Son nom a été donné à une rue de Besançon située dans le quartier de Bregille.